la croix verte ( la verda kruco )

[eo]  Accueil  Nouvelles  Liens  Livre d'or 
Vies de Jésus

Le monde d'aujourd'hui n'est pas différent de celui d'hier. Il s'y ajoute, au regard de la Foi, une donnée qui rend les choses complexes à l'infini: la capacité de chacun d'accéder à la connaissance et d'exprimer en tout domaine son ressenti. ce qui justifie le mot de Ghandi: " Il y a autant de religions au monde, qu'il y a d'individus sur la planète".

 

Jésus est pour le croyant l'objet de sa foi; pour l'historien un difficile objet de recherche. Charles Freeman l'a dit excellement: " The sources for Jesus' life are, like those for more aspects of the ancient world, inadequate. References to Christianity in comtemporary non-christians sources, are very few, just enough to give confirmation that Jesus existed". ( Egypt, Greek and Rome.p.564).

Selon Freeman, on sait seulement que Jésus a existé. Et, aujourd'hui, il ne se trouve aucun historien sérieux qui mette en doute ce fait.

 

Pour la France, le grand essai pour retrouver le Jésus de l'histoire, fut la Vie de Jésus de Ernest Renan, dans la seconde partie du XIX° siècle. Le succès de cette Vie fut considérable. Si son utilisation dans les controverses intellectuelles, fut surtout l'oeuvre de ceux qui voulaient détruire la Foi, il n'en reste pas moins, qu'avec le recul du temps, on constate aussi de nombre de " coeurs simples", puisèrent dans ce livre, un attachement plus "senti" au " doux maître galiléen".

En effet, si Renan s'est montré un historien sérieux - sa préface force encore l'admiration aujourd'hui -, son récit baigne dans un mélange indigeste de scientisme et de romantisme qui avait fait dire à George Sand: " Ce que Renan détruit d'une main, il le ratrappe de l'autre".

Il n'hésite pas à marteler : " Si le miracle a quelque réalité, mon livre est un tissu d'erreurs." Phrase très risquée, comme le dira un siècle plus tard, Emmanuel Carrère.

Ce qui ne l'empêche pas de terminer sa préface par un sincère acte de reconnaissance pour le fait religieux: "Malheur aussi à la raison, le jour où elle étoufferait la religion ! Notre planète, croyez-moi, travaille à quelque œuvre profonde. Ne vous prononcez pas témérairement sur l’inutilité de telle ou telle de ses parties ; ne dites pas qu’il faut supprimer ce rouage qui ne fait en apparence que contrarier le jeu des autres. La nature, qui a doué l’animal d’un instinct infaillible, n’a mis dans l’humanité rien de trompeur. De ses organes vous pouvez hardiment conclure sa destinée. Est Deus in nobis. Fausses quand elles essayent de prouver l’infini, de le déterminer, de l’incarner, si j’ose le dire, les religions sont vraies quand elles l’affirment. Les plus graves erreurs qu’elles mêlent à cette affirmation ne sont rien comparées au prix de la vérité qu’elles proclament. Le dernier des simples, pourvu qu’il pratique le culte du cœur, est plus éclairé sur la réalité des choses que le matérialiste qui croit tout expliquer par le hasard et le fini"

Renan dira un jour, à peu près ceci: " Toutes mes oeuvres ne sont que les derniers flamboiements de mes croyances religieuses perdues".

 

Cette Vie de Jésus fut pour le grand public, l'amorce de ce qui deviendra pour des longues années " la crise moderniste" avec ses deux axes: l'historicité des Livres Saints et plus particulièrement du Nouveau Testament d'une part; et l'affaire Laberthonnière d'autre part. Cette dernière touchant à la gratuité du Don de Dieu dans l'appel de la Foi. Cette crise, longue et douloureuse, ne connaîtra son point final qu'avec le Concile Vatican II.

 

Le Jésus (1953) de Jean Guitton, oeuvre d'un catholique convaincu, mais respectueux des démarches de l'intelligence et du coeur, nous situe au coeur de cette crise, mais dans l'esprit du Père Lacordaire: inviter le non-croyant à une mise en route pour une vérité plus haute.

 

Hypothèses sur Jésus de Vittorio Messori (1973), décrit cette "mise en route" pour un esprit qui se veut lucide et exigeant. Il se réclame de deux inspirateurs: Pascal et J. Guitton. J'en ai traduit la préface en Espéranto que l'on peut lire sur ce site.

 

Les vraies paroles de Jésus ( 1999) de l'ancien prêtre-ouvrier, Jean-Claude Barreau. Il m' a été prêté par quelqu'un qui dit tenir à ce livre pardessus tout, car il y a trouvé tout ce qu'il faut pour sa vie.

Celui pour qui l' Evangile n'est encore que ce qu'on lit dans les églises, lire ce livre, où les textes sont choisis et mis en perspectives, peut se révèler un frais ruisseau au bord duquel il est agréable de s'asseoir, après une longue marche un jour d'été. Simple et rafraîchissant.

 

Le Royaume ( 2014) d' Emmanuël Carrère. Les 620 pages se lisent comme un roman. 140 pages sont autobiographiques: elles racontent un moment de la vie de l'auteur. D'abord, la découverte de la foi chrétienne, sa conversion, sa pratique de manière quasi monacale, puis l'éloignement... tout en restant un " compagnon de route" pour ses amis chrétiens.

Ensuite, évocation de l'apôtre Paul au travers des Actes des apôtres et de l'Evangile selon Luc.

Finalement, comme Messori, l'auteur mène sa propre enquête en Judée pour retrouver Jésus.

Le titre est magnifique dans sa simplicité. L'auteur termine la partie autobiographique par une prière: " Je T 'abandonne, Seigneur, Toi, ne m'abandonne pas ! Cette invocation donne le ton du livre. L'auteur se présente comme n'étant plus croyant. Or, son récit - du moins l'ai-je ressenti ainsi - est celui d'un croyant. Le livre, je le pense, aurait plu à Jean Guitton.

 

 

Ces quelques livres, parmi des centaines d'autres aussi valables, sont arrivés dans mes mains. Puissent-ils donner envie d'en savoir plus sur Jésus de Nazareth....

 

20/02/2016.

 


Date de création : 21/02/2016 @ 16:06
Dernière modification : 24/02/2016 @ 10:23
Catégorie : Jésus
Page lue 1766 fois

up Haut up


Site propulsé par GuppY - © 2004-2013 - Licence Libre CeCILL