Homélie pour la célébration de PAQUE – 27 mars 2016

Le tombeau était vide … MYSTERE !

Ce 9 avril de l'an 30, à Jérusalem,

S'annonçait comme le premier jour d'une semaine toute ordinaire.

C'était le lendemain de la Pâque.

Le soleil se levait et commençait à réchauffer les êtres et les choses.

Les coqs chantaient,

Les brebis bêlaient,

Les ânes brayaient,

Les oiseaux volaient,

Chaque être et chaque chose était à sa place,

Tout paraissait normal.

 

C'était un jour comme les autres,

un matin comme les autres,

lorsque le paysan retourne à son champ ou à sa vigne,

le meunier à son moulin,

la femme à son ménage et à ses enfants,

et le commerçant à sa boutique;

lorsque le pècheur reprend sa barque et ses filets

et que les sans-travail se retrouvent sur la place du village

attendant une hypothétique embauche,

alors que les enfants s'amusent.

 

Deux jours auparavant, en fin d'après-midi,

à la tombée de la nuit,

entre chien et loup,

un peu à la va-vite,

avant l'heure légale du début du Shabbat,

son corps avait été déposé dans le tombeau,

le tombeau donné par Joseph,

une grotte taillée dans le roc,

fermée par une pierre.

Un beau tombeau,

Presque un tombeau de riche.

 

Et  leur belle œuvre accomplie,

Joseph d'Arimathie, Nicodème, Marie, et les autres femmes

Etaient rentrés chez eux ou chez leurs amis,

Pour se lamenter et pleurer,

Et aussi pour reprendre la vie habituelle,

Avant de repartir en Galilée,

Malgré leur peine et leur chagrin.

Jean avait rejoint les disciples qui se cachaient,

Dans la maison,

Fermée à double tour.

 

Avant le lever du jour,

Au moment où l'Orient rosit,

Lorsque les formes deviennent bien distinctes,

Et que les rues de la ville  commencent à s'animer,

Marie la Magdaléenne est allée au tombeau

Pour préparer l'embaumement.

Elle a vu que la pierre a été roulée.

Elle s'est penchée pour voir à l'intérieur,

Et elle a vu… RIEN... PERSONNE !

Il n'y avait personne.

Le tombeau était vide.

C'était inattendu, étrange et inquiétant.

Alors elle a pris peur.

 Elle a couru directement à la maison des Onze.

Et leur a raconté ce qu'elle a vu :

"Ils ont enlevé le Maître !".

Ils… les chefs des Prêtres, les Pharisiens et les Scribes…

Ils… les soldats de la garde prétorienne ou les sbires de la garde du Temple…

Ils… les Zélotes ou quelques illuminés…

"Ils ont enlevé le Maître !".

 

"Encore des racontars de bonne femme", a dit l'un des Onze.

"Tais-toi", répond Pierre,

"Jean, viens avec moi !"

Et ils courent jusqu'au tombeau.

La pierre a bien été roulée.

Ils  pénètrent à l'intérieur,

Le tombeau est bien vide.

Mais le linceul est resté posé là,

Entouré par les bandelettes encore nouées, du cou, des poignets et des chevilles,

Comme si le corps était encore à l'intérieur,

Sauf que le corps n'est plus à l'intérieur;

Comme s'il s'était évaporé de l'intérieur vers l'extérieur,

Comme s'il avait implosé de l'extérieur vers l'intérieur.

 

Que s'est-il donc passé ?

Nul n'a rien vu.

Nul n'a été témoin d'aucun événement,

Nul n'était là pour témoigner de ce qu'il s'est passé.

Mais la pierre a été roulée,

Le linceul et les bandelettes sont bien là,

Mais le corps n'est plus là.

Questions… Interrogations… Supputations…

Qui ? Comment ? Pourquoi ?

 

Et tout-à-coup ce qu'ils prenaient pour un Mystère

Devient REVELATION.

ils comprennent qu'Il a été re-suscité à la vie par-delà la mort.

Et ils retournent heureux et pleins d'ESPERANCE !

Le soleil brille ! La vie est belle ! Le monde est beau !

C'est le premier jour du monde nouveau !

Jean-Paul BOULAND